Les prédictions de Babacar Justin Ndiaye, faites à l’émission Opinion de Walf Tv, n’augurent pas de lendemains électoraux paisibles, pour dire le moins, au Sénégal. C’est quasiment un scénario à la Gbagbo, qu’il cite nommément, ” je gagne, ou je gagne ” que prévoit le politilogue. En clair, Abdoulaye Wade usera de tous les subterfuges pour ne pas quitter le palais présidentiel, au besoin par la violence.
L’image de talibés de Serigne Bethio Thioune brandissant des gourdins à la télévision d’Etat semble le conforter dans cette ultime option à laquelle ne rechignerait pas le pape du sopi. ” Le 25 mars, Abdoulaye Wade ne bougera pas du Palais. Je ne dis pas qu’il passera ou qu’il remportera les élections, parce que cela suppose une victoire régulière. Mais je dis bien qu’il ne bougera pas “, assure Babacar Justin Ndiaye. Et, selon lui, les forces françaises du Cap-vert, en sous nombre, ne vont pas intervenir. Il en veut aussi pour preuve le fait que ce dernier, qui clame sur tous les toits qu’il a des chantiers à terminer qui lui prendront 3 ans et qu’il est le seul à pouvoir terminer (sic !), n’a pas choisi par hasard de se poser en plaine campagne électorale du premier tour de se poser sur la piste de ce qui fera l’aéroport International Blaise Diagne (un de ses grands projets), où il n’y a même pas encore de tour de contrôle, pour rien. C’est, selon le célèbre politologue, un signal fort de la détermination du président sortant à rester encore en piste, quoique cela peut lui en coûter. ” On ne franchit pas le Rubicon pour pêcher à la ligne. Je peux même dire qu’on ne franchit pas le Rubicon en sens inverse “, avertit-il par cette image tirée de la Rome antique sous César _ soit dit en passant, Wade a très tôt affirmé son penchant pour le despotisme éclairé. Selon Babacar Justin Ndiaye, à 90 ans, Wade n’a pas encore dit son dernier mot, ni jeté ses dernières forces dans la bataille.
Remarquons que notre politologue avait déjà fait la même prédiction au sujet de Laurent Gbagbo qui croupit aujourd’hui dans les géôles de la Cour pénale internationale (Cpi), prédiction qui se révéla fondée. Wade aurait, en sus des projets qu’il claironne à tout va ces derniers temps, un projet institutionnel : celui de la dévolution monarchique du pouvoir, en se faisant succéder par son fils. « N’oublions pas que Wade a un poste de vice-président sous son coude, voté à la hâte par l’Assemblée nationale », rappelle-t-il. Si les prédictions de Babacar Justin Ndiaye sont avérées, le Sénégal n’est pas encore sorti de l’auberge avec le vieux président.
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